Pour le sommeil d’un enfant de trois mois
Quand j’aurai ton âge Lucas,
tu m’apprendras à rêver
comme un ange ou un pommier ;
debout, face au paysage.
Tu me diras comment faire
pour compter sur mes cents doigts
et pour dormir tout l’hiver
à la façon des forêts.
Tu me liras les prénoms des étoiles sur la neige,
tu me traduiras le ciel et son troupeau de nuages.
Tu feras tout ça pour moi quand j’aurai ton âge, Lucas,
et que je serai poète, en République analphabète,
ou Empereur des petits pois au Pays des chevaux de bois.
Daniel Reynaud